Jour 4 : On the road again

Peut-on imaginer passer une aussi mauvaise nuit ailleurs que sur une aire de station essence? S’il ne s’agissait que des températures négatives des plateaux d’Espagne, la quadruple épaisseur de vêtements et les deux duvets auraient sufi à assurer une nuit certes grelottante mais tout de même paisible sur le revêtement caillouteux du parking. Mais ce que nos sciences-pistes n’avaient pas prévu en choisissant un tel lieu d’hébergement, c’est que l’activité reprendrait aussi tôt. Dès 4h30, le pompiste revint frais et dispo le tuyau à la main satisfaire l’appétit vorace des semi-remorques dont le moteur faisait un bruit d’enfer au milieu de la nuit. N’en pouvant plus, ils décidèrent donc de se remettre en route dès 6h, non sans la petite frayeur d’avoir perdu les clés qu’ils cherchèrent au milieu de la nuit, lampe torche au front.

Les ayant retrouvées, Emilie prit alors les commandes et conduisit la 4L à travers les montagnes désolées de la sierra de Cazoria en direction d’Ubeda. Dès 9h le soleil tapait dur, et la végétation portait d’ailleurs les traces de ce que subissaient nos sciences pistes. La 4L se trouva bientôt changée en four où ils décongelèrent de leur nuit. La chaleur n’empêcha nullement Joachim de faire une longue sieste, prenant le sommeil où il se trouvait. Son sommeil ne se trouva pas même troublé par les virages brusques qu’imposait à la pauvre 4L la route de campagne caillouteuse et poussiéreuse. Ils parvinrent alors à Jaèn, charmante bourgade construite sur un promontoire au milieu des plants d’oliviers.

Le dernier briefing avant l’embarquement du lendemain ayant lieu à 13h30 à Algésiras, ils savaient qu’ils seraient en retard et décidèrent de se priver de pause déjeuner pour atteindre le point de rendez-vous au plus vite. La longue descente depuis l’intérieur des terres les conduisit d’abord à Grenade, puis ils atteignirent la côte. Le chemin devint nettement plus luxuriant le long de la Costa del Sol, et ils passèrent Malaga en longeant le bord de mer, continuant vers Marbella, et enfin Gibraltar.

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Arrivés au campement 4L Trophy – une immense carrière au milieu de rochers rougeoyants – ils furent accueillis par un staff souriant qui ne leur jeta nullement la pierre d’avoir survécu en un peu plus de temps que prévu au trajet depuis Poitiers. Ils transformèrent quelques euros en dirham, cherchant à minimiser autant que faire se peut la quantité de monnaie de singe qui leur resterait sur les bras à la fin de l’aventure. On les rassura sur le fait que les commerçants – et la banque centrale – marocains accueillaient joyeusement les devises européennes. Demandant à l’agent de change improvisé quels pourraient être les meilleurs spots pour une baignade bien méritée, ils furent mis en garde sur le fait que la zone portuaire concentrait toute la misère du monde et qu’il faisait meilleur de se baigner loin des nappes d’hydrocarbures.

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S’acoquinant avec un équipage lillois auquel Emilie avait demandé conseil à Poitiers pour remettre en place la fenêtre qui lui était restée dans les mains, ils se mirent en quête de l’endroit idéal pour accueillir leur baignade. Ils ne tardèrent pas à le trouver à quelques 20km d’Algésiras, dans une magnifique crique résidentielle d’où ils purent à loisir admirer le rocher de Gibraltar, et profiter d’un délassement des sens bien mérité.

Le temps d’accumuler quelques denrées essentielles à la survie en milieu désertique, – parmi lesquelles trône fièrement un pack de 32 Kro – il ne leur resta plus qu’à accumuler autant de sommeil que faire se pouvait avant l’embarquement prévu à 3h le lendemain.

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Un commentaire pour Jour 4 : On the road again

  1. saunier dit :

    Bravo,! On pense à vs.
    Bises

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